Le Thé au Tibet
Les galettes de thé compressé
C’est dès le VII siècle que le thé est importé au Tibet sous le règne de Songtsen Gampo en provenance de Chine dans le cadre des échanges commerciaux. Les végétaux étant rares au Tibet, le thé devient un aliment indispensable pour les Tibétains.
A cette époque, il se présente sous forme de galette ou de brique de thé « compressé » plus facile à conserver et à transporter. Il est rapporté sur les hauteurs du Tibet à dos de yacks.
C’est un thé qui provient des provinces du Sichuan puis du Yunnan, il est post-fermenté (il subit après flétrissage et roulage une étape de fermentation). Ainsi apparait le thé Pu-Erh au XIV siècle au Yunnan.
Au XI siècle est créée l’ « Agence du thé et des chevaux » afin de contrôler ce commerce étatique d’échange de thé contre des chevaux de guerre.
Les galettes de thé alimentent alors un commerce florissant, et constituent le principal tribut que les empereurs chinois sont contraints de livrer aux empires caravaniers des marges du territoire pour contenir les menaces pressantes d’incursion.
L'age d'or et l'oubli
Sous la dynastie des Ming (1368-1644), la région du Sud-Ouest « au-delà des nuages » est officiellement rattachée à l’empire et les échanges commerciaux s’intensifient. Pendant plusieurs siècles, le Pu’erh, conquière de nouveaux adeptes, notamment en Asie du Sud-Est, et connaît son âge d’or. Le Pu’erh devient un thé d’autant plus précieux, qu’il est apprécié par l’empereur et la cour, et qu’il génère, par son commerce lourdement taxé, d’importants revenus pour l’empire Céleste.
Quand, à partir du milieu du XIXe siècle, les Britanniques développent la culture du thé à grande échelle en Inde, leurs thés bon marché, pénètrent au Tibet. Incapable de concurrencer les thés anglais venus d'Inde, le Pu’erh chinois perd peu à peu ses clients. Les très anciennes routes commerciales tombent en désuétude, les fermiers et les commerçants se reconvertissent, les thés en briques sombrent dans l’oubli…
Aujourd'hui
Il faudra attendre la fin des années 1980, quand les Occidentaux découvrent les galettes de Pu’erh via essentiellement Hong Kong et Taiwan, pour que le thé noir refasse une entrée fracassante sur le marché du thé, porté par le marketing déployé autour de ces thés et soutenus par les allégations santé à leur propos.
Le Pu’erh, désormais encadré par une appellation, a retrouvé, en partie (attention aux contrefaçons), ses qualités et son authenticité, pour notre plus grand plaisir gustatif.
Thé au beurre de Yack
Ce thé tibétain se bonifie avec le temps et on peut en consommer de plus de 20 ans d’âge. Il est l’ingrédient principal du thé au beurre de yack. Le thé est d’abord pilé puis mis à bouillir dans de l’eau enfin lui est ajouté du sel et du beurre de yack. Il peut aussi être bu avec du lait et de la farine d’orge.
Boisson très populaire au Tibet, toujours consommée et régulièrement offerte aux visiteurs.
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